Bonjour,
J’envisage d’adopter le statut d’autoentrepreneur pour créer ma propre activité. Venant de démissionner dans le cadre d’un suivi de conjoint, ma situation me donne droit à des indemnités Assedics (2 ans). Ces indemnités peuvent m’être versées sous 2 formes:
– Le versement par mois, pendant 15 mois, de mes indemnités minorées d’un forfait mensuel (environ 400 euros bruts dans mon cas). Ces indemnités viennent compléter mensuellement mon chiffre d’affaires, jusqu’à ce que celui-ci atteigne ou dépasse leur montant.
– Le versement en 2 fois (lors de la création de l’entreprise et à T+6 mois) de l’équivalent d’1 an d’indemnités. Je ne touche ensuite plus rien par mois et suis radié des Assedics. Néanmoins, je pourrai par la suite demander à bénéficier de ma deuxième année d’indemnités si mon activité venait à péricliter.
Voici ma question:
La deuxième solution me paraît plus avantageuse car le chiffre d’affaires réalisé viendrait s’ajouter aux indemnités perçues, et non en déduction de celles-ci comme dans le premier cas. En outre, j’espère bien dans un an être à un niveau de CA au moins équivalent à celui des indemnités auxquelles je pourrais prétendre si je choisissais la première solution (qui de toute façon est limitée à 15 mois). A défaut, il me faudra alors de toute façon peut-être songer à arrêter pour faire autre chose de plus rémunérateur.
A priori, je ne vois donc pas pourquoi je ne choisirais pas ce système, mais j’ai peur d’être passé à côté de quelque chose et de n’avoir pas perçu un inconvénient dans cette deuxième formule. Auriez-vous des remarques ou réserves quant à l’utilisation de cette solution, ou au contraire avez-vous confirmation que c’est une option intéressante?
Merci, et désolé d’avoir été un peu long,
Sylk
Bonjour,
En fait il n’y a pas une réponse unique à votre question. Cela dépend énormément des conditions dans lesquelles vous créez votre entreprise:
1) vous reprenez un commerce ou une SARL artisanale ou encore vous créez une EURL pour travailler en longue mission (2 à 3 ans) avec un client.
Dans ce cas vous avez intérêt à opter pour la première formule (indemnités mensuelles). Vous déclarez un salaire minimal avec votre société et pouvez pendant 15 mois mettre de côté une bonne partie du bénéfice de votre société.
2) vous êtes sûr de vous, motivé pour vivre de votre entreprise en moins de 3 ans, avez préparé un Business Plan béton et avez besoin d’un petit fonds de roulement.
Une Entreprise Individuelle classique peut être privilégiée avec versement du capital en deux fois. Résultat, comme vous l’avez signalé: vous n’avez plus de compte à rendre aux Assedics et pouvez dégager les revenus que vous voulez. SI l’entreprise ne décolle pas dans les 3 ans vous avez la possibilité de la stopper et de toucher à nouveau vos allocations, jusqu’à des jours meilleurs.
3) vous avez envie de tester une petite activité, ne savez pas encore trop ce qu’elle va donner, histoire de voir si vous ne pourriez pas finalement vivre en indépendant plutôt que de retourner dans le monde salarié.
Démarrez en auto-entrepreneur en conservant vos allocations mensuelles. À moins d’être dans une niche ou d’avoir déjà préparé leur projet bien en amont il est rare que les gens arrivent à se rémunérer correctement dans les 6 premiers mois. Et le capital Assedic fond comme neige au soleil, alors que les allocations restent (vos droits sont reportés et non annulés). Enfin, c’est l’avis que je donnerai à un chômeur « classique ». Dans votre cas, si votre conjoint rapporte un salaire suffisant à la maison et qu’il/elle vous soutient à 100% dans votre projet, la situation peut être envisagée différemment.
Cordialement
François
Bonjour,
Je vous remercie pour ces éclaircissements. J’ai l’avantage de ne pas avoir de pression financière conséquente (investissements très réduits et non récurrents, pas de loyer, pas de charges familiales, conjointe en poste). Néanmoins, il est vrai que je pense ne pouvoir dégager qu’un CA résiduel durant les premiers mois. Un apport mensuel reste en ce sens plus rassurant et confortable que le versement initial d’un capital dont l’utilisation peut en effet facilement être dévoyée, par exemple en cas de dépense imprévue pour le ménage.
Je vais donc consolider mon business plan et mes projections en termes de besoin en fonds de roulement en ayant cette problématique à l’esprit. Je vous remercie à nouveau pour la précision et la clarté de votre réponse,
Cordialement,
Sylk